Depuis quelques années la législation française se heurtait tant à la jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes relative à la libre prestation des services dans le domaine des jeux et paris ainsi qu'aux institutions européennes.
La Cour de Cassation avait elle-même ébranlé la position française dans un retentissant arrêt ZETURF du 10 juillet 2007.
Puis ce fut le Conseil d'Etat, saisi par cette même société proposant des paris hippiques sur des courses françaises en ligne et basée à Malte, qui eu à se prononcer sur la question de savoir si la réglementation française des paris en matière hippique (monopole issu de la loi du 2 juin 1891) était ou non conforme au principe de la libre prestation des services.
A l'époque, et pour éviter de trancher une question éminemment sensible, le Conseil d'Etat utilisa le mécanisme du renvoi préjudiciel en interprétation du Traité CE devant la Cour de justice des communautés européennes. (Conseil d'Etat 5e et 4e sous sections réunies ; 9 mai 2008 ; Sté ZETURF Limited).
Parallèlement, la Commission européenne avait officiellement demandé aux autorités nationales de modifier la législation s'agissant des restrictions imposées aux prestataires de paris sportifs à distance.
C'est dans ce contexte que le ministre du Budget Eric Woerth présentait, le 25 mars 2009, en conseil des ministres un projet de loi relatif à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d'argent et de hasard en ligne.
Au terme de ce projet de loi, l'ouverture de ce secteur à la concurrence se fera, mais de manière maitrisée :
Une fois de plus l'ouverture d'un secteur monopolistique s'effectue sous la pression de la communauté européenne. Il reste à espérer que ce nouveau cadre légal saura satisfaire aux articles 49 et 50 du traité instituant la communauté européenne.
Cécile Bréavoine
Juriste
Marseille : 04 91 37 61 44
Lyon : 04 72 83 72 58
Nîmes : 04 66 67 10 63
Aix-en-Provence : 04 42 59 56 68